[Edition spéciale] Veille industrielle – 1er Novembre 2021

[Edition spéciale] Veille industrielle – 1er Novembre 2021

Par Etienne Chabert

Concrétisation de l’intérêt belge pour le canon automoteur de 155mm « CAESAR »
Alors que l’intérêt de la Composante Terre (équivalent belge de l’Armée de Terre) pour le canon automoteur CAESAR – en vue d’une acquisition – est connu depuis début 2021, le gouvernement belge a approuvé le 29 octobre l’acquisition d’une artillerie mobile de précision à longue portée (ndlr. probablement une douzaine de pièces). Une délégation belge avait été accueillie au 11e régiment d’artillerie de Marine (11e RAMa) avec à la clé une présentation de ce véhicule et de son armement deux semaines auparavant. Déjà adopté par le Danemark et plus récemment par la République Tchèque, ce canon automoteur produit par Nexter Systems à Bourges s’exporte plutôt bien, puisque sur les 401 véhicules vendus (entre 2004 et 2020), 324 l’ont été auprès d’autres pays que la France.

 

3 (+1 en option) frégates de Naval Group vendues à la Grèce
Le 28 septembre 2021, le ministre grec de la Défense Nikólaos Panayotópoulos a confirmé l’intention de la Grèce d’acquérir trois frégates de défense et d’intervention (avec une quatrième en option) à l’horizon 2025. Ces frégates Belharra correspondent à la dernière génération de FDI
(Frégates de défense et d’intervention) de Naval Group, en partenariat avec Thales et MBDA. Elles seront construites à Lorient. Cet engagement intervient dans un contexte de rapprochement entre la France et la Grèce, avec notamment l’achat début septembre de six Rafale, en plus des dix-huit appareils préalablement commandés. Cette dernière se doit de hausser le ton face à la Turquie qui avait perçu auprès de l’Allemagne fin 2019 le premier des six sous-marins de classe Reis achetés en 2009. La Grèce avait alors dénoncé « l’irresponsabilité » du gouvernement allemand.

 

Le plan d’investissement « France 2030 », une aubaine pour la BITD ?
Dévoilé le 12 octobre par le président de la République, le plan de réindustrialisation du pays (« France 2030 ») concerne des domaines-clés pour le ministère des Armées et la BITD dans son ensemble : un investissement d’environ 6 milliards d’euros afin de doubler la production de composants électroniques, avec à la clé la sécurisation des approvisionnements en matières premières. Ces projets permettront de soutenir la dynamique de robotisation de certains secteurs stratégiques de l’industrie de défense française : la Direction générale de l’armement (DGA) avait annoncé en avril un projet visant à développer une filière de semi-conducteurs à base de Nitrure de Gallium, qui constitue « un enjeu stratégique pour la défense et un intérêt de souveraineté européenne et nationale » puisque « la technologie à base de nitrure de gallium (…) ainsi que ses évolutions, visent à équiper de nombreux programmes militaires pour les 10-15 années à venir ». Les domaines de l’espace ou de l’exploration des fonds marins, concernés par ce plan d’investissement, intéressent également de près les industriels et les politiques de la Défense, qui pourront bénéficier des subsides apportés par l’État.

 

Une étude critique d’un think-tank sur l’avenir de la BITD de la France au sein de l’UE
En septembre, le think-tank Fondation Res Publica a publié une étude intitulée « L’Europe de l’armement, vecteur de puissance ou braderie des moyens de notre indépendance ? ». Dans cette étude qui concerne directement la BITD française, l’auteur déplore une « européanisation de la BITD française (…) impulsée par le haut pour des motifs politiques et idéologiques, suivant une logique économique précise », considérant que, pour la classe dirigeante française, la coopération européenne tend à prendre le pas sur l’intérêt national. Cette étude aborde de nombreuses thématiques concernant la coopération dans le milieu de l’armement, les conflictualités liées aux différentes politiques d’armement au sein de l’UE ou encore l’idée d’une « autonomie stratégique européenne ».

→https://www.fondation-res-publica.org/L-Europe-de-l-armement-vecteur-de-puissance-oubraderie-des-moyens-de-notre independance_a1452.html

 

L’émergence d’un nouveau type d’acteurs au sein de la BITD
Alors que, dans un contexte de crise sanitaire aux répercussions économiques, le secteur bancaire s’avère réticent à soutenir l’innovation de défense, les « Défense Angels » ont fait irruption sur ce marché en manque de financement ce 26 octobre. Ces investisseurs privés se donnent pour mission d’accompagner et financer « des jeunes entreprises duales, multisectorielles, souhaitant se développer particulièrement dans la défense ». Une démarche à la fois financière et citoyenne puisqu’elle s’adresse principalement à des particuliers. De quoi rebattre les cartes dans un secteur particulièrement dynamique, qui de fait est à la recherche constante de financement.

 

 

 

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