Bilan « Diplomatie et Défense » d’Emmanuel Macron

Auteurs : Maël Kebabsa et Jean Cannesant
L’association AthénAix Défense Sécurité Géostratégie n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises ici : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.
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Le rapport aux armées : un quinquennat de réparation
La nouvelle augmentation du budget des Armées de 1,7 milliard d’euros pour l’année 2022, qui le porte à 41 milliards d’euros et en augmentation de 9 milliards d’euros depuis 2017 confirme le respect de la loi de programmation militaire 2019-2025 et les promesses faites par Emmanuel Macron en 2017. Le président sortant et candidat à sa réélection avait en effet, annoncé un certain nombre de mesures en faveur de la défense française. Quel bilan peut-on tirer au terme de son mandat ?
L’entame du mandat de l’actuel président de la République aurait difficilement être plus catastrophique. D’abord la démission tonitruante du chef d’Etat-Major, le général de Villiers, après une crise provoquée par l’annulation d’une hausse des dépenses prévue pour le financem ent des OPEX. Ensuite, le départ de la ministre des Armées Sylvie Goulard sur fond d’emplois fictifs du MoDem. En outre, le casting des remplaçants prêta quelques inquiétudes, tant le général François Lecointre manquait de visibilité pour ne pas être passé par l’État-Major comme il est coutume, et Madame Parly n’avait encore aucune expérience des questions de défense avant sa prise de poste. C’est pour répondre à ces inquiétudes que le président Macron lança la revue stratégique de défense et de sécurité nationale, destinée à piloter une LPM 2019-2025 ambitieuse, comme le prévoyait son programme.
De même, celui-ci insistait sur les ressources humaines, dont notamment une augmentation des effectifs, un plan famille et une nouvelle politique de rémunération. Une autre priorité d’Emmanuel Macron était l’Europe de la défense. Si plusieurs projets encourageants ont vu le jour, tels que le task force Takuba et le fonds européen de défense, ceux-ci méritent d’être relativisés. Le dernier axe du projet défense du candidat de 2017 portait sur le lien entre l’armée et la nation. Deux initiatives ont émergé : le renforcement de l’attractivité de la réserve opérationnelle, avec une augmentation de son budget et de ses effectifs, et la création de la Fabrique défense, un projet qui vise à construire un esprit de défense au sein de la jeunesse.
Toutefois, le président de la République a rencontré d’autres difficultés dans la mise en œuvre de sa politique de défense. La première concerne l’engagement de la France dans la sous-région sahélienne, et plus particulièrement l’échec de l’opération Barkhane. En outre, son quinquennat a été marqué par les tensions transatlantiques, que ce soit au sein de l’OTAN, en Afghanistan ou après l’accord AUKUS.
Dans un premier temps, analysons la mise en œuvre des engagements pris par Emmanuel en Macron en 2017.
1.1. Donner aux armées les moyens d’assurer la souveraineté stratégique de la France
Ceux-ci se décomposent en trois axes, évoqués plus tôt, le premier étant de « donner aux armées les moyens d’assurer la souveraineté stratégique de la France ».
La LPM 2019-2025, issue de la Revue stratégique de défense lancée en 2017 amplifie l’effort de défense déjà engagé lors du quinquennat précédent, en portant le budget total des armées sur cette période à 295 milliards d’euros. Cette hausse est répartie en augmentations successives de 1,7 milliard par an entre 2019 et 2022, puis 3 milliards par an à partir de 2023, objectifs respectés jusqu’à maintenant. Le but était d’atteindre l’engagement des membres de l’OTAN à consacrer 2 % de leur PIB à la défense (hors coût des OPEX et MISSINT) en 2025, finalement atteint en 2020 à la faveur de la récession due au Covid-19. De cette façon, la France rejoint les principales puissances de l’OTAN qui respectent cet objectif, dont les États-Unis (3,7 %) et le Royaume-Uni (2,32 %). L’Allemagne, quant à elle, ne consacrait que 1,56 % de ses dépenses à la défense en 2020. Toutefois, les augmentations les plus importantes du budget, de 3 milliards d’euros par an, n’interviennent qu’à partir de 2023 donc lors du prochain quinquennat. Ce sont elles qui seront engagées dans le renouvellement de notre outil de dissuasion.
Le candidat Macron proposait en 2017 de « recruter et fidéliser les effectifs des forces armées ». Ainsi, l’accent a été mis sur le recrutement de militaires, avec la création de 1 500 postes entre 2019 et 2022, et une prévision de 3 000 d’ici 2025, avec un effort particulier dans les domaines du cyber, de l’espace et du renseignement. A noter la forte concurrence du secteur civil. Pour renforcer l’attractivité du métier de militaire, Emmanuel Macron a mis en place plusieurs mesures. Un plan famille de 530 millions d’euros destiné à prendre en compte les absences opérationnelles, mieux accompagner la mobilité des soldats, améliorer les conditions d’hébergement… De même, la nouvelle politique de rémunération des militaires vise à renforcer la lisibilité et la transparence des rémunérations des personnels militaires. Une ordonnance a également permis une simplification des dispositifs de reconversion des militaires dans la fonction publique.
A ce stade, il paraît pertinent d’évoquer la remise en cause du statut particulier des militaires par la CJUE, même si le Conseil d’État a écarté cette disposition en faisant prévaloir l’identité constitutionnelle.
Une autre mesure défendue par Emmanuel Macron durant sa première campagne présidentielle, est la modernisation et le renouvellement des équipements. Dans cette optique, la LPM prévoit d’y consacrer 112,5 milliards d’euros sur la période 2019-2023, dont 25 milliards pour la dissuasion nucléaire, 37 milliards pour les programmes à effet majeur, 22 milliards pour l’entretien du matériel et 7 milliards pour les dépenses d’investissement de défense. Jusqu’à maintenant, cette planification a été respectée précisément. À ce titre, plusieurs programmes ont été conduits afin d’améliorer la disponibilité des équipements et des matériels militaires, tel que le plan « Maintien en condition opérationnelle » qui permet d’accroître la disponibilité des aéronefs à un coût maîtrisé. La disponibilité des hélicoptères Cougar/Caracal est passée de 25 à 45 % quand celle des Tigres progressait plus lentement, de 26 à 31 % entre 2017 et 2022. De même, le programme Scorpion initié en 2014 a été accéléré et comprend désormais six opérations : trois nouveaux véhicules blindés, la rénovation du char Leclerc, un système d’information et un système de préparation opérationnelle. Enfin, un effort a été réalisé quant à la modernisation de notre dissuasion nucléaire, à travers ses deux composantes aéroportée et océanique. En ce qui concerne la première, le remplacement des avions a déjà débuté, tandis que pour ce qui est de la composante océanique, le président de la République a annoncé l’arrivée d’un porte avion à propulsion nucléaire à l’horizon 2038, pour remplacer l’actuel Charles-de-Gaulle, ainsi que la construction de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
La course technologique à laquelle se livrent les principales puissances a conduit le ministère des Armées à ériger l’innovation comme « priorité absolue », et à augmenter les crédits alloués de 25 % chaque année, pour atteindre un milliard d’euros en 2022. La principale mesure relative à ce constat est la création en 2018 de l’Agence de l’innovation de défense, dont le rôle est d’être le chef d’orchestre de l’innovation en organisant et en facilitant la coopération entre tous les acteurs. S’il est trop tôt pour juger de son efficacité, son rattachement à la DGA peut faire craindre d’un manque d’autonomie, nécessaire à l’innovation. Par ailleurs, le ministère des Armées en partenariat avec BpiFrance a créé en 2020 un fonds d’investissement souverain doté de 200 millions d’euros, et destiné à accompagner et financer start-ups, PME et ETI dont les activités se rattachent au monde la défense.
Enfin, Monsieur Macron souhaitait renforcer l’autonomie nationale en investissant dans l’espace. C’est ainsi qu’une grande partie des capacités de surveillance dans l’espace ont été remplacées depuis 2019, dont trois satellites CSO remplacés par des HELIOS II. En outre, la DGA a engagé des contrats avec plusieurs industriels dans le cadre d’une modernisation d’équipements dont des systèmes et des radars de surveillance de l’espace. En plus de l’amélioration des capacités de surveillance et de protection, le ministère des Armées œuvre pour une réorganisation des services. C’est dans cette optique qu’il a annoncé en 2019 la création d’un commandement de l’espace, basé à Toulouse. Ce service interarmées est composé de 220 militaires et de 4 bureaux et chargé de 3 missions principales : coordination des différents organismes spatiaux, maîtrise de l’environnement spatial et études prospectives. Il s’agit par-là de disposer d’un outil de communication entre les organismes du spatial, enfin d’améliorer leur capacité opérationnelle.
1.2. Conforter les liens entre la Nation et les armées
Les attentats islamistes qui ont touché la France ces dernières années, ainsi que la dégradation du contexte sécuritaire international ont incontestablement resserré les liens entre la Nation et ses armées. C’est en cela qu’Emmanuel Macron proposait dans son programme certaines mesures visant à renforcer l’intérêt des Français pour le domaine militaire.
En premier lieu, la revitalisation de la réserve opérationnelle. La LPM prévoyait d’y consacrer 200 millions d’euros chaque année, engagement qui a été respecté. Ses effectifs sont passés de 32 000 réservistes en 2016, à 41 000 en 2019. Plusieurs mesures ont participé au renforcement de l’attractivité de la réserve : simplification de la gestion des dossiers, doublement du nombre de jours où le réserviste peut être appelé (60), augmentation de la limite d’âge, réforme de la couverture sociale (tout dommage entraîne une responsabilité de l’État), attribution possible d’un certificat de qualification professionnelle pour les activités de sécurité privée, gratuité d’accès aux musées relevant des ministères de l’Intérieur et des Armées, augmentation du nombre de personnels allant à la rencontre des employeurs afin de les sensibiliser.
En suivant la même logique de rapprochement des armées avec les Français, le ministère de la Défense a mis en place la Fabrique défense, un projet destiné à construire un esprit de défense au sein de la jeunesse française, sous la forme d’un rendez-vous annuel de quelques jours. On y trouve un espace de débats, un espace de rencontres et de découverte des métiers de la défense, un espace innovation faisant la promotion de projets scientifiques, technologiques et opérationnels, et un espace culturel.
Une délégation de l’association Athénaix s’y est d’ailleurs rendue, à l’occasion de la deuxième édition, en janvier 2022.
Le troisième échelon du volet « lien armée-Nation » concerne l’opération Sentinelle. Cette présence militaire sur le territoire français a été déployée en 2015 après les attentats islamistes qui ont touché la France, afin de répondre à cette menace. L’opération a été remaniée deux fois durant le quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2017, tout en conservant le volume des effectifs (environ 10 000 militaires), les personnels ont été divisés en trois forces distinctes : une force permanente chargée de la sécurité des sites sensibles, une force de renforcement planifié chargée de la protection d’évènements occasionnels, et enfin une force de réserve stratégique destinée à être déployée en soutien en cas d’aggravation des menaces. À partir de 2021, le plan Vigipirate est passé de « urgence attentat » à « risque attentat », ce qui a eu pour effet de réduire le nombre de personnels engagés effectivement dans l’opération Sentinelle de 7 000 à 3 000. Quant à la force de réserve stratégique, elle est composée de 4 000 personnels déployables en quelques jours.
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Une vision juste des défis européens mais contrebalancée par une méthode parfois inadaptée
2.1. Des avancées modestes mais qui ne solutionnent pas les problèmes structurels de la défense européenne
Lors de la campagne de 2017 le candidat Macron avait porté haut le drapeau européen. Il promouvait le concept de « souveraineté européenne » et déclarait vouloir renforcer l’autonomie stratégique de l’Union. Cette europhilie se traduisait par plusieurs propositions :
- Le renforcement de Frontex avec des moyens budgétaires et humains supplémentaires.
- La création d’un fonds européen de défense pour combler des trous capacitaires et financer des projets de recherche.
- La création d’un conseil de sécurité européen afin de coordonner les politiques de défense, diplomatiques et de renseignements.
- L’activation des groupements tactiques européens.
- L’établissement d’un quartier général européen chargé de planifier les opex de l’UE en lien avec l’OTAN et les commandements nationaux.
Finalement, 5 ans après son élection le président de la République peut revendiquer plusieurs avancées réelles, mais qui demeurent limitées. Tout d’abord, l’IEI (initiative européenne d’intervention) lancée en juin 2018 avec neuf états-membres de l’UE (l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la France, la Finlande, les Pays-Bas, le Portugal) ainsi qu’avec le Royaume-Uni. Ce dispositif intergouvernemental participe au développement d’une culture stratégique commune via des opérations (opération EMAOSH de sécurité maritime dans le golfe arabo-persique) et des doctrines conjointes, tout en évitant les raideurs des institutions européennes (vote à l’unanimité). Dans le même esprit, la Task Force Takuba crée en mars 2020, rassemble des forces spéciales de neuf pays européens (la Belgique, l’Estonie, l’Italie, les Pays-Bas, la République Tchèque, le Portugal et la Suède, Danemark, Roumanie) sous commandement français afin d’épauler le Mali dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Là encore, malgré la réorganisation de l’opération Barkhane (groupe Wagner, junte militaire malienne), Takuba aura permis de développer l’interopérabilité des pays européens. Néanmoins, il convient de reconnaître le désintérêt allemand pour cette initiative (aucun effectif déployés) et la sous-dimension humaine avec seulement 600 soldats contre les 2000 espérés par Emmanuel Macron. Au niveau communautaire, l’UE s’est enfin dotée d’un fonds européen de défense (FED) de 7,8 milliards d’euros. Cependant, ce montant a largement été raboté, dans le cadre des négociations sur le plan de relance « NextGen » en juillet 2020. En dépit de son montant plus faible que prévu, le FED est une révolution culturelle, car pour la première fois de son histoire, l’UE va financer des programmes de recherches militaires destinées à renforcer les capacités des états-membres. De surcroît, il incite les pays européens à coopérer plus étroitement dans ce domaine afin de bénéficier des subventions communautaires. Toutefois, un véritable bilan devra être tiré en 2027, c’est-à-dire à la fin de l’actuel budget de l’Union, mais le FED reste un point très positif du bilan du président Macron. Enfin, un quartier général européen a vu le jour via l’activation de la CSP en 2017, (coopération structurée permanente) qui était prévue par le Traité de Lisbonne. Cette disposition, rassemblant 25 pays de l’UE, permet de renforcer la coopération de défense avec un système de projets reposant sur la logique des cercles concentriques. La France y joue un rôle moteur en participant à une trentaine de projets.
L’angle mort du bilan présidentiel en matière de défense européenne, reste la coopération franco-allemande. Plusieurs programmes de développement d’armement communs comme le Tigre (hélicoptère de combat), le MGCS (Main Ground Combat System) « char du futur », le SCAF (Système de combat aérien du futur) et le MAWS (Maritime Airborne Warfare System) sont dans l’impasse du fait de la versatilité allemande et de raisons culturelles (rôle de l’État dans l’industrie de défense, politique d’exportation, doctrines militaires différentes). Si le projet MAWS semble quasiment enterré, le MGCS et le SCAF pourraient trouver un second souffle après le discours du chancelier Scholz au Bundestag le 27 février 2022 : « Il est important pour moi, par exemple, que nous construisions la prochaine génération d’avions de combat et de chars avec des partenaires européens – et la France en particulier – ici en Europe. Ces projets sont notre priorité absolue ». Néanmoins, la difficile question de l’articulation entre les groupes industriels (Airbus et Dassault pour le SCAF et Nexter, Krauss-Maffei Wegmann ainsi que Rheinmetall pour le MGCS), reste entière. La France doit donc renforcer sa réflexion concernant de possibles alternatives comme l’évoque justement le rapport parlementaire Mirallès-Thiériot de février 2022.
2.2. Un lien transatlantique alternant entre instabilité et résilience
Lors de la campagne présidentielle, le candidat Macron avait affiché un positionnement équilibré à l’égard de l’OTAN. Il s’était déclaré favorable à une extension de l’alliance vers la Scandinavie ou les Balkans, mais tout en considérant que le périmètre d’intervention de l’OTAN devait rester cantonné à l’Atlantique Nord. En outre, ses projets de renforcement de la défense européenne devaient être complémentaires avec l’OTAN. La vision du président de la République s’est révélée pertinente, le pivot américain vers l’Asie coïncide avec un désengagement du continent européen, ce qui implique de renforcer l’autonomie stratégique de l’UE. De plus, avant l’invasion de l’Ukraine, l’OTAN était en pleine crise existentielle (critiques répétées de Donald Trump, diminution des effectifs américains en Europe, fortes tensions entre la Grèce et la Turquie, rapprochement entre Moscou et Ankara, AUKUS), ce qui renforçait l’intérêt d’un approfondissement de la défense européenne. Néanmoins, si les intuitions d’Emmanuel Macron étaient bonnes, sa méthode laissait à désirer. En effet, le chef de l’État a critiqué l’Alliance atlantique à plusieurs reprises, l’exemple le plus célèbre étant la phrase prononcée dans une interview à The Economist en novembre 2019 : « What we are currently experiencing is the brain death of NATO ». Or, beaucoup de partenaires européens et particulièrement les pays d’Europe de l’Est considèrent que la protection américaine offerte par l’OTAN est indispensable pour leur sécurité. Par conséquent, ce type de propos, a pour seul effet de décrédibiliser les projets français de défense européenne. De surcroît, l’éphémère tentative de rapprochement avec la Russie fut inutile, aucune des parties n’étant prête à faire des concessions substantielles. Cependant, la cohérence et la crédibilité française en Europe a souffert de ce revirement puisqu’Emmanuel Macron avait été élu sur une ligne de fermeté vis-à-vis du Kremlin et les pays d’Europe orientale se méfient toujours des positions de Paris envers Moscou. Aujourd’hui, l’OTAN semble ressuscitée par l’agression russe, mais les tendances de fond demeurent, les États-Unis considèrent la zone indopacifique comme la priorité et l’Europe comme une région périphérique dans le cadre de l’affrontement avec la Chine. Les Européens doivent donc gagner en autonomie stratégique, ce qui passe par des coopérations renforcées en matière de défense.
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Une stratégie indopacifique ambitieuse et cohérente, mais mise à mal par AUKUS et une relation sino-française peu lisible.
3.1. L’Indopacifique une région vitale dans le monde d’aujourd’hui
L’Indopacifique est le nouveau centre du monde, elle représente 60 % de la population mondiale, 40 % du PIB mondial ainsi que les deux tiers de la croissance mondiale.
Terres australes et antarctiques, Wallis-et-Futuna, Clipperton, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie sont autant de terres françaises en Indopacifique. En 2040, cette région pourrait représenter 50 % du PIB de la planète ainsi que 40 % de la consommation globale. Elle est également le leader mondial dans de nombreux marchés d’avenir comme la réalité virtuelle, les imprimantes 3D, l’IA et la robotique. Enfin, de nombreuses puissances se situent dans la région : six pays du G20 et 7 des plus gros budgets militaires mondiaux.
La France dispose de nombreux atouts et intérêts dans l’Indopacifique. En effet, Terres australes et antarctiques, Wallis-et-Futuna, Clipperton, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie sont autant de terres françaises en Indopacifique et 1,6 millions de français y résident. Nous y sommes aussi la deuxième zone économique exclusive (dong 90 % des ZEE françaises) et un tiers des exportations françaises hors UE s’y destinent. La France, est également présente militairement avec 7 000 militaires déployés via divers dispositifs : FAZSOI (Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien) à la Réunion et Mayotte, FANC (Forces armées en Nouvelle-Calédonie), FAPF (Forces armées en Polynésie française) ainsi que les bases de Djibouti et Abou Dhabi.
Par conséquent, la France est incontestablement une puissance de l’Indopacifique.
3.2. Une stratégie régionale pertinente
En février 2022, le ministère des Affaires étrangères publiait la stratégie indopacifique française, celle-ci reposait sur plusieurs axes :
- La création d’une « voie d’équilibre » refusant la confrontation avec la Chine afin de garantir un ordre « multilatéral et coopératif ». Cette forme d’alternative à l’affrontement sino-américain consiste à promouvoir les valeurs du droit international comme la libre-navigation ou le libre commerce. Cela passe également par une intégration accrue aux structures de coopérations régionales (Commission de l’Océan Indien, l’Association des États riverains de l’océan Indien, la Communauté du Pacifique) et un partenariat renforcé avec l’ASEAN (lutte contre la criminalité transfrontalière, opération de sécurité maritime commune).
- La négociation de partenariats stratégiques poussés avec l’Inde et le Japon en matière de défense et de sécurité (contre-terrorisme, lutte contre la piraterie, manœuvres militaires conjointes, actions communes dans le cadre de structures institutionnelles régionales et mondiales). D’autres partenariats ont été négociés avec des pays de la région (Vietnam, Nouvelle-Zélande, Indonésie), mais ils demeurent moins structurants dans la stratégie indopacifique française. Les États-Unis demeurent également un allié incontournable.
- Le renforcement de l’engagement européen dans la région qui a été matérialisée par l’adoption d’une stratégie communautaire en octobre 2021 sous leadership français.
Elle se base sur des orientations similaires à la stratégie française (multilatéralisme, partenariat ad hoc, refus de la confrontation avec la Chine). Néanmoins, la présence de l’UE en tant qu’acteur de la région reste minime, en conséquence, seul un engagement puissant pourra matérialiser les ambitions de Bruxelles. L’Allemagne a aussi adopté une stratégie régionale, mais elle reste marquée par un prisme mercantiliste plutôt que militaire.
Cette stratégie française vise à préserver la souveraineté et l’intégrité des ZEE, préserver la stabilité régionale et l’accès libre aux espaces communs. En matière de défense, l’enjeu des exportations d’armes est majeur (29 % des ventes françaises entre 2008 et 2017 se sont effectuées dans la région), tout comme le renforcement de l’activité opérationnelle des forces armées symbolisée par l’opération « Marianne » (2021) qui a vu le déploiement d’un sous-marin nucléaire d’attaque. Enfin, la stratégie française de « voie d’équilibre » correspond aux aspirations d’autonomie stratégique de nombreux pays de la région.
3.3. Le coup de Trafalgar d’AUKUS
En 2016, la France et l’Australie s’engageaient sur un partenariat stratégique très étroit avec notamment, un contrat de vente portant sur douze sous-marins conventionnels, produits par Naval Group. Cet accord était le pilier de l’engagement indopacifique français et avait été reconfirmé lors de la visite du président macron à Canberra en 2018. Cependant, en septembre 2021, l’Australie annonçait, sans aucune consultation préalable, mettre fin à ce programme au profit d’une alliance avec les États-Unis qui fourniront des sous-marins à propulsion nucléaire. Cependant, « ce coup dans le dos », pour reprendre l’expression de Jean-Yves Le Drian portait des signes avant-coureurs. Le contrat de 2016 était victime d’une mauvaise presse dans la classe politique australienne, mais c’est surtout la dégradation de la relation entre Canberra et Pékin qui explique cette trahison. Force est de constater également, que Paris a surestimé sa crédibilité dissuasive, le bouclier américain demeurant bien plus attractif. Un rapport d’information de l’Assemblée nationale, écrit par les députés A. Amadou et M. Herbillon sur l’Indopacifique est paru en février 2022. Il préconise plusieurs recommandations afin de réajuster la politique française dans la région, en tenant compte d’AUKUS :
- Maintenir une stratégie d’équilibre entre la Chine et les États-Unis, conforme aux intérêts nationaux et aux aspirations des pays locaux.
- Amplifier les moyens budgétaires, humains, militaires et politiques avec une priorité donnée à la marine.
- Définir de nouvelles modalités de coopération avec Washington sans s’aligner sur les positions américaines vis-à-vis de la Chine.
- Consolider les partenariats stratégiques en renforçant nos relations avec l’Indonésie.
- Écarter une adhésion au Quad et privilégier les relations avec l’ASEAN.
- Inciter les DOM-TOM à s’engager dans cette stratégie en utilisant leurs compétences propres.
3.4. Une relation avec Pékin, parfois, difficilement intelligible
La vision d’Emmanuel Macron sur la Chine semble ambiguë. Si le président de la République a raison de refuser l’alignement sur les positions américaines et la pseudo « alliance des démocraties » de J. Biden : « Il ne faut pas confondre les objectifs, a précisé le président français. L’OTAN est une organisation militaire. Le sujet de notre rapport à la Chine n’est pas que militaire. L’OTAN est une organisation (…) qui concerne l’Atlantique nord. La Chine a peu à voir avec l’Atlantique nord, sauf incursions, lorsqu’il y en a. ». Il convient de ne pas être naïf, surtout lorsque Pékin menace des états-membres de l’UE (Lituanie, République Tchèque, Slovaquie). Par exemple, lors de la conférence de presse de présentation des priorités françaises pour la PFUE, cet enjeu a seulement été abordé sous le prisme d’un potentiel boycott des JO d’hiver. La France doit s’engager beaucoup plus pour soutenir ses partenaires face aux sanctions chinoises et promouvoir un dialogue plus exigeant. Dans cette optique, l’accord d’investissement UE-Chine qui représentait une opportunité de gagner en autonomie stratégique vis-à-vis de Washington et de rééquilibrer nos relations avec Pékin, ne peut être ratifié. Enfin, l’enjeu de l’entrisme chinois en France reste clé comme l’a illustré un rapport confidentiel de l’IGF paru en janvier dernier. Là encore la France pêche par naïveté face aux intrusions chinoises dans le monde universitaire, scientifique et économique.
La France prise dans le bourbier du Sahel
Emmanuel Macron est le premier chef d’État français né après les indépendances des anciennes colonies d’Afrique. En ce sens, il porte une volonté de changement d’approche dans les relations entre la France et l’Afrique, qui implique d’assumer le passé colonial de la France, refermer les cicatrices des questions mémorielles, tout en construisant un avenir de coopération et de développement économique, qui implique également un retrait progressif de la présence militaire de la France. Lorsqu’il accède à l’Élysée en 2017, la situation sécuritaire au Sahel est fortement dégradée, et environ 5 000 personnels français sont déployés dans le cadre de l’opération extérieure Barkhane, la plus importante depuis la fin de la guerre d’Algérie, afin de combattre les groupes armés terroristes présents dans cette région grande comme l’Europe. L’opération Barkhane poursuit un objectif double : combattre et réduire les capacités de nuisance des groupes terroristes islamistes présents dans la sous-région sahélienne tout en accompagnant les forces armées régulières et leur permettre de progresser pour se substituer progressivement à la présence française. On peut estimer le bilan de l’opération décevant, car si de nombreuses cibles terroristes ont pu être neutralisées (plusieurs hauts responsables d’Al Qaïda, le chef de l’État Islamique au Grand Sahara…), la montée en puissance des partenaires locaux n’est pas au rendez-vous. La France porte à bout de bras le projet de force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), qui réunit le Niger, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad et la Mauritanie, qui doit suppléer la force Barkhane. Ces difficultés s’illustrent notamment par le manque de coopération du président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), que dénonce la France.
La présence française au Sahel s’enlise, et on peut en dégager au moins trois raisons. D’abord, la France fait face à une déstabilisation complotiste très importante, entretenue par des opposants et des puissances étrangères, notamment la Russie. Selon cette propagande, elle entretiendrait l’extension de la menace djihadiste pour piller les ressources naturelles des pays ainsi déstabilisés. Ensuite, on se rend compte que la force armée n’est pas l’unique solution face aux insurrections. C’est en cela que le président français annonce la création de l’Alliance pour le Sahel, coalition internationale consacrée au développement de la région. Cependant, elle est rapidement confrontée aux enjeux de sécurité d’une zone en état de guerre. Enfin, le troisième constat est la défaillance politique d’un régime malien corrompu et inerte. D’ailleurs, l’Élysée se réjouit en coulisse du coup d’État militaire du colonel Goïta qui éjecte IBK quelques temps après sa réélection en août 2020. Le calcul ne s’avère pas payant, la nouvelle junte multiplie les déclarations et les actes hostiles envers la France, jusqu’à se rapprocher la Russie au point d’ouvrir ses casernes aux mercenaires russes Wagner.
Le 17 février 2022, Paris annonce la fin de l’opération Barkhane. Ce retrait résonne comme un échec tant diplomatique que militaire, quelques mois après le fiasco du retrait américain d’Afghanistan. De son côté Paris, plaide que ce retrait était de toute façon programmé et que la France reste engagée dans la région, avec un réajustement et une présence plus discrète, notamment au Niger où le président Bazoum s’impose comme un interlocuteur de confiance. De même, l’Elysée affirme que c’est une manière d’élargir son influence culturelle, commerciale et économique au-delà de l’Afrique francophone, vers l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Ouganda, le Kenya…
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Un activisme certain au Moyen-Orient, pour des résultats mitigés
5.1. Des relations conflictuelles avec la Turquie
Sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, les sujets de discorde entre Paris et Ankara se sont multipliés :
- En Syrie, où le soutien militaire de la France aux kurdes du YPG (Unités de protection du peuple) branche armée du PYD, proche du PKK qui mène une guérilla contre le pouvoir turc depuis 1984, a été perçu comme un affront par le président Erdogan. Ce dernier a d’ailleurs envahi le nord de la Syrie en 2019 pour anéantir le YPG, afin d’empêcher la constitution d’une base arrière pour le PKK. Or, cela a affaiblit le dispositif français de lutte contre l’Etat islamique.
- En Libye où la France soutient diplomatiquement le maréchal Haftar face au GNU (Gouvernement d’union nationale) qui profite d’un soutien militaire turc, via le déploiement de milices syriennes sunnites, en échange d’un accès aux réserves d’hydrocarbures libyenne. L’appui d’Ankara au GNU a d’ailleurs stoppé l’offensive des forces du maréchal Haftar vers Tripoli en 2019. La Turquie utilise la Libye comme un outil de rhétorique visant à présenter la France comme une puissance islamophobe et coloniale afin de gagner en influence en Afrique.
- En méditerranée orientale, dans un contexte de prolifération des réserves d’hydrocarbures, la Grèce et la Turquie rivalisent pour faire main basse sur cette manne en revendiquant des ZEE. Paris a largement soutenu son allié grec, au nom de la « souveraineté européenne » en déployant des Rafales et des navires du guerre, au prix de tensions importantes avec Ankara. Dans la même ligne, la France et la Grèce ont signé un partenariat stratégique prévoyant une clause d’assistance mutuelle et l’achat de trois frégates de guerre par Athènes pour 2,9 milliards d’euros.
5.2. Une impuissance à maintenir l’accord de Vienne
En 2015, l’Iran, le P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, Allemagne) et l’UE signent un accord historique afin de contrôler le programme nucléaire iranien, en échange d’une levée progressive des sanctions économiques qui frappent Téhéran. Néanmoins, le président Trump décide en 2018 de sortir unilatéralement de l’accord de Vienne et de réintroduire des sanctions économiques massives, malgré les tentatives d’Emmanuel Macron pour l’en dissuader lors de sa visite d’État à Washington en avril de la même année. De surcroît, les États-Unis ont largement utilisé l’extraterritorialité de leur droit pour empêcher de nombreuses entreprises européennes d’investir et de commercer avec l’Iran. Face à cette situation, le président de la République a godillé entre tentatives de maintenir l’accord, en proposant d’élargir le contrôle l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) au programme de missiles balistiques iraniens, et alignement contraint sur les États-Unis en raisons de plusieurs facteurs (extraterritorialité du droit américain, soutien indispensable de Washington au Sahel et pour la construction du futur porte-avion français, proximité avec les monarchies du Golfe et Israël, prisme anti-iranien de nombreux diplomates du Quai d’Orsay). Ce constat s’est illustré par le « coup diplomatique » réalisé par le président de la République lors du G7 de Biarritz, en août 2019, avec la venue surprise du chef de la diplomatie iranienne Javad Zarif, mais qui est resté sans lendemain. Néanmoins, il faut admettre que dans une telle situation la médiation française n’avait que peu de chances d’aboutir. Enfin, l’arrivée du président Biden à la Maison Blanche semble redonner un souffle de vie à l’accord de Vienne, vidé depuis longtemps de sa substance, mais les fractures entre Washington et ses alliés et Téhéran semble particulièrement difficile à dépasser.
5.3. L’échec de la médiation française au Liban
Le président français a tenté un coup diplomatique spectaculaire et en se rendant deux fois en quelques semaines au Liban, et en tentant de s’imposer comme le médiateur entre les élites politiques et la population, ventant les liens séculaires qui unissent les deux pays. Le Liban est une société multiculturelle et multireligieuse plongé dans une crise politique, économique et sociale et dont les élites sont souvent accusées de corruption. C’est dans ce contexte qu’une violente explosion est survenue sur le port de Beyrouth le 4 août 2020, dévastant le vieux quartier chrétien et faisant de nombreuses victimes. Deux jours plus tard, le président Macron se rend sur place à la rencontre des habitants. Il est accueilli chaleureusement, d’autant qu’il n’hésite pas à mettre en cause la responsabilité des élites dans ce drame, et affirme à l’ambassadeur du Liban en France « je ne vous lâcherai pas ». Il en profite par ailleurs pour établir des négociations avec le monde politique libanais. Celles-ci sont jugées relativement improvisées, à l’image de sa rencontre avec le chef parlementaire du Hezbollah, à qui il confie « je compte sur vous pour nous aider et me faire réussir dans ma mission ».
Quelques semaines plus tard, début septembre, le président se rend à nouveau à Beyrouth à la rencontre des chefs des différentes formations politiques. Il en profite pour remettre une feuille de route aux dirigeants, issue d’une ancienne conférence sur le Liban, conditionnée à une aide de 11 milliards de dollars. Celle-ci prévoit la formation d’un gouvernement de mission regroupant des ministres indépendants des partis politiques et la mise en application d’une série de réformes structurelles. Dans le même temps, Emmanuel Macron propose comme Premier ministre Moustapha Adib, réputé proche de la France et de l’Allemagne. Le Hezbollah soutient cette initiative, à la condition qu’il n’y ait aucune remise en question de son arsenal militaire, et qu’aucune enquête internationale ne soit menée sur le drame du 4 août. Cependant, courant septembre un membre du gouvernement de mission est accusé de corruption, celui-ci perd le soutien du Hezbollah et aboutit à un blocage politique et la démission de Adib.
Ainsi, les visites et les nombreux efforts d’Emmanuel Macron pour résoudre la crise au Liban n’ont pas eu les effets escomptés, voire ont été contre-productifs, notamment du fait des pressions perçues comme une ingérence de la France, ainsi que les concessions faites au Hezbollah.
- Bilan de Florence Parly : des coopérations avec l’Allemagne dans l’impasse ? (2/5) (latribune.fr)
- L’Initiative européenne d’intervention réduit-elle les espoirs d’une défense européenne commune ? – Le blog d’ISD (sorbonneonu.fr)
- Mali : la task force Takuba, laboratoire des combats à venir pour les forces spéciales européennes (marianne.net)
- Adoption du Fonds européen de défense : une révolution pour l’Europe de la défense ? | IRIS (iris-france.org)
- « Termes radicaux » pour Merkel, « paroles en or » pour Moscou : les réactions aux déclarations de Macron sur l’OTAN (lemonde.fr)
- Rapport d’information déposé en application de l’article 145 du règlement, par la commission des affaires étrangères, en conclusion des travaux d’une mission d’information sur l’espace indopacifique : enjeux et stratégie pour la France (Mme Aude Amadou et M. Michel Herbillon) (assemblee-nationale.fr)
- La stratégie de la France dans l’Indopacifique (diplomatie.gouv.fr)
- La stratégie indo-pacifique de l’Union européenne au risque de la compétition Chine/États-Unis | IRIS (iris-france.org)
- « La politique chinoise de la France est devenue illisible et inaudible, parce que dépassée et insuffisamment exigeante » | IFRI – Institut français des relations internationales
- Pourquoi Macron n’a pas de stratégie claire avec la Chine – Challenges
- Ingérences étrangères dans la recherche: l’Élysée à la manœuvre – Challenges
- https://meta-defense.fr/2021/09/24/quel-est-le-bilan-du-quinquennat-demmanuel-macron-en-matiere-de-defense/
- https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/quinquennat-macron-le-gd-decryptage-defense.pdf
- https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/04/03/election-presidentielle-2022-emmanuel-macron-un-candidat-en-costume-de-chef-des-armees_6120336_6059010.html
- https://www.lexpress.fr/actualite/societe/defense-le-quinquennat-macron-a-t-il-rempli-ses-objectifs_2160554.html
- https://www.lalettrea.fr/action-publique_executif/2021/09/14/thierry-burkhard-va-devoiler-son-plan-strategique-aux-armees,109691139-eve
- https://www.institutmontaigne.org/blog/les-deux-politiques-africaines-du-president-macron-elements-dun-premier-bilan
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/04/04/election-presidentielle-2022-les-ambitions-bousculees-de-macron-l-africain_6120426_3212.html
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/04/05/election-presidentielle-2022-le-sahel-echec-politique-et-militaire-pour-emmanuel-macron_6120602_3212.html
- https://atlantico.fr/article/decryptage/crise-politique-au-liban—mais-au-fait-quel-bilan-pour-l-activisme-d-emmanuel-macron-lors-de-l-ete-passe-maya-khadra
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/02/emmanuel-macron-souhaite-la-fin-des-ingerences-etrangeres-en-libye_6082498_3212.html